Captives
The Captive
de Atom Egoyan
Sélection officielle
En compétition



Sortie en salle : 7 janvier 2015




« Truc ou artifice ? »

Tension, suspense, voyeurisme, fétichisme, technologie omniprésente… Atom Egoyan revisite son univers de prédilection et met brillamment en scène, avec sobriété et élégance, ce cold case, thriller mélodramatique et glacial. Pas de stars du grand écran ici (de celles qui à elles seules arrivent à plomber un film plein de promesses, ainsi qu’en fait les frais Deux jours, une nuit des frères Dardenne), mais juste de merveilleux acteurs.

Dans un paysage écrasé par la neige, Matthew, après en avoir discuté avec sa femme Tina, fait un stop, banal, pour acheter la tarte qui complétera le repas familial. De retour, la petite Cass, restée à l’arrière de la voiture, a disparu. Cass, c’est le diminutif de Cassandra, prénom chargé d’énigmes et de prédictions.

À partir de là, l’absence vient jouer le rôle principal : celle qui interrompt la vie d’une petite fille, celle qui sonne le glas de l’amour entre Matt et Tina Lane, celle qui obsède Nicole et Jeff, à l’œuvre pour le compte du service de l’enfance maltraitée et pour une enquête qui s’étire sur huit longues années.

Via les codes et les écrans, le spectateur est brutalement confronté à l’univers de ceux qui sont capables de tels crimes, à l’instar de Mika (excellent Kevin Durand), monstre de perversité. À l’exposition d’images racoleuses, Cronenberg préfère le ressenti que l’intolérable suggère aux captifs du piège qui les enferme.

Car, ainsi que le pluriel du titre en témoigne, la petite Cass n’est bien sûr pas la seule captive de ce drame : Tina l’est de son chagrin tout autant que des objets revenants qui l’obsèdent ; Matthew l’est de ces quelques minutes de négligence qui ont tout détruit ; Nicole et Jeffrey, à différents titres, le sont de leur passé.

La construction du récit oblige le spectateur à être partie prenante de tous les plans, en immersion totale : la tension monte, les ténèbres des cheminements d’épaississent. Atom Egoyan pratique l’envoûtement, brillamment. Les Beaux lendemains ne sont pas loin.

Marie-Jo Astic


 

 


1h53 - Canada - Scénario : Atom EGOYAN, David FRASER - Interprétation : Ryan REYNOLDS, Scott PEEDMAN, Rosario DAWSON, Alexia FAST, Bruce GREENWOOD, Kevin DURAND.

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