Room
Kyle Henry
Quinzaine des réalisateurs
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Très court premier film de Kyle Henry, Room enchantera les spectateurs masochistes quelque peu brutalisés par des niveaux sonores difficilement supportables et agressés par les successifs trous noirs qui se concluront enfin par un reposant et ultime trou blanc.
Il fallait pourtant cela pour que le réalisateur traduise ce qui se passe dans la tête de Julia, et qui ne la quittera plus depuis le moment où nous la rencontrons, fatiguée, crevée par la vie, au bout du rouleau, à Houston/Texas et où nous la perdons quelque part dans New York.
Salaire de misère, patron peu accommodant, fins de mois difficiles, la fracture sociale ­ encore elle ! ­ est bien là et fait peur à Julia.

Est-ce cela qui lui provoque d’horribles migraines, doublées de terrifiantes tombées en abîme, au cours desquelles lui apparaissent des visions d’une pièce, d’un immeuble, qu’elle n’aura de cesse de retrouver pour que le cauchemar s’arrête.
On comprend alors qu’il fallait des moyens à la hauteur pour illustrer cette stressante descente aux enfers et cette plongée dans la folie de Julia, dont le parcours est d'ailleurs loin de laisser indifférent. Le pari est réussi au-delà de toute espérance, à tel point que l’on est vraiment soulagé lorsque le chaos sonore et visuel prend fin.

Marie-Jo Astic


1h16 - USA - Scénario : Kyle Henry - Photo : P.J. Raval - Décors : Andrea Goodson, Theo Sena - Son : Justin Hennard, Chris Keyland - Musique : Fritz Robenalt - Montage : Pete Beaudreau - Interprétation : Alexandra Kiester, Kenneth Wayne Bradley, Hannah Nicholas, Cyndi Williams.

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