Nos voisins les hommes
Over the Hedge
Tim Johnson, Karey Kirkpatrick
Sélection officielle
hors compétition


très content


Après Shrek et Shrek 2, le studio DreamWorks présente Nos voisins, les hommes et la réussite est aussi éblouissante. La réalisation a été confiée à Tim Johnson, auteur de l’excellent Fourmiz, et Karey Kirkpatrick. Cette jolie histoire d’animaux quittant leur bois pour le monde des humains et sauvés de la mort par un raton laveur (Bruce Willis dans le casting vocal !) a comme atouts un délicieux scénario, un graphisme élégant et un sens du rythme qui rappelle Wallace et Gromit le mystère du lapin-garou.
Depuis quelques années, l’ordinateur et l’infographie ont donné un second souffle au cinéma d’animation mais ce petit bijou ne se limite pas à ses qualités techniques. Comme dans les deux Shrek, la valeur de tolérance est défendue, sans la mièvrerie que l’on peut déceler dans certaines productions Disney. Karey Kirkpatrick a déclaré à ce propos : " C'est avant tout une œuvre de divertissement faite pour que les gens s'amusent. Une œuvre qui parle de notre société de consommation avec humour. Une sorte de miroir déformant de la société américaine.


Surtout, ce que nous trouvions intéressant, c'était de faire un film du point de vue des animaux, pour voir comment ils nous perçoivent."
Et le résultat est éloquent : consumérisme galopant, dérive sécuritaire, obsession de la propriété privée. Les gags, dignes de Tex Avery (le distributeur de boissons capricieux, le sauvetage final) sont irrésistibles et permettront de faire rire toutes les générations. Le personnage le plus savoureux est sans doute l’odieuse propriétaire bourgeoise, virago conservatrice dont la haine des animaux n’a d’égale que l’individualisme et le repli sur soi. Il est à cet égard surprenant que ce film de studio, destiné à un public familial, s’inscrive malgré tout dans le courant dénonciateur d’une certaine Amérique, très présent cette année sur la Croisette (Bug, Fast Food Nation, Southand Tales). À cet égard, les tortues et autres bestioles de l’œuvre peuvent être les symboles des laissés-pour-compte du rêve américain.

Gérard Crespo


1h25 - USA - Scénario, dialogues : Karey Kirkpatrick, Len Blum, Lorne Cameron, David Hoselton - Décors : Kathy Altieri - Musique : Rupert Gregson-Williams - Montage : John K. Carr - Interprétation : Bruce Willis, Nick Nolte, Avril Lavigne, William Shatner.

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