Gastsby le magnifique
The Great Gastsby
de Baz Luhrmann
Sélection officielle
Hors compétition (Ouverture)



Sortie en salle : 15 mai 2013




J’étais dedans et j’étais dehors

1926, 1949, 1974, 2013... Le fabuleux destin de James Gatz, alias Jay Gatsby, n’en finit pas de fasciner Hollywood. Et c’est sans doute cette dernière version de Baz Luhrmann, présentée en ouverture du 66e Festival, qui colle au plus près de l’œuvre de Francis Scott Fitzgerald, puisqu’elle prend le parti de la narration fidèle à l’écriture à laquelle son vrai héros, Nick Carraway, l’« ami » à la fois partie prenante et témoin de l’histoire, se livre en guise de thérapie, après que la météorite Gatsby a traversé son univers. Histoire d’un printemps et d’un été de 1922, au cœur d’une Amérique triomphante, où Wall Street explose tous les records financiers, tout autant que décadente, avec une prohibition qui exacerbe la corruption et la déliquescence des mœurs.
Qui est Gatsby ? D’où tient-il cette fortune qui lui permet de tenir le monde à sa botte, dans une débauche de luxe baroque et de fêtes où l’ostentation atteint l’écœurement. Qui sait que depuis son château de Long Island, chaque feu d’artifice, chaque faste, chaque magnificence sont autant de signes désespérés qu’il envoie à son grand amour d’il y a cinq ans, Daisy, en direction de la rive opposée de l’East River, où elle vit désormais avec le riche Tom Buchanan.

Récit envoûtant, mise en scène grandiose, casting honorable, Baz Luhrmann tire tous les partis que lui offre un matériau fait sur mesure pour en mettre plein les yeux. Mais, bémol important, nul n’était besoin pour cela d’une 3D visiblement toujours pas au point, qui une fois encore empêche d’entrer dans le film et procure un effet répulsif, inverse à celui escompté. Au point que, une fois n’est pas coutume, on conseille vivement aux non anglophones la version doublée, la version sous-titrée souffrant d’une déconnexion totale entre le texte des sous-titres et des images qu’il faut aller chercher bien plus loin.
D’ailleurs, The Great Gatsby le répète à l’envi : il n’est pas illusoire de vouloir remonter le temps et de repartir de zéro. Un conseil que devraient prendre en compte nombre de réalisateurs, trop enclins à croire qu’il suffit de rajouter quelque artifice pour réussir à faire du neuf avec du vieux.

Marie-Jo Astic


 

 


1h45 - États-Unis - Scénario : Baz LUHRMANN, Craig PEARCE, d'après le roman de F. Scott Fitzgerald - Interprétation : Leonardo DI CAPRIO, Isla FISHER, Carey MULLIGAN, Jason CLARKE, Tobey MAGUIRE.

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