Coup de tête
de Jean-Jacques Annaud
Sélection officielle
Cannes Classics
Cinéma de la Plage









« Onze imbéciles pour en ­calmer huit cents »

François Perrin (Patrick Dewaere) est ailier droit dans l'équipe de football de la petite ville de Trincamp. Seulement il a un sale caractère. Le président du club (Jean Bouise) est également le patron de l'usine où il travaille. Après un coup de gueule, il est renvoyé du terrain et perd son emploi à l'usine. Et pour corser le tout, il est accusé d'un viol qu'il n'a pas commis. Mais l'équipe doit jouer en coupe de France et ne peut absolument pas se passer de Perrin... C'est le second long métrage de Jean-Jacques Annaud, qui venait d'obtenir l'Oscar du meilleur film en langue étrangère avec La Victoire en chantant (1976). Avant de devenir le champion d'un certain académisme international des années 1980 et 90 (La Guerre du feu, L'Amant), le réalisateur avait signé cette truculente comédie satirique, échec commercial à sa sortie, mais qui obtint un succès indéniable à l'occasion de ses diffusions au petit écran. Le charme de Coup de tête doit beaucoup au scénariste Francis Veber, qui a combiné comique de situation et satire sociale au vitriol du monde du football, toujours d'actualité.

De la description d'un sport symbole de l'argent roi à la vision de l'aliénation du public et des supporters, en passant par le récit de la médiatisation d'un vainqueur/loser en borderline, le scénario est réjouissant, loin des lourdeurs du récent United Passions. «On ne se doutait pas que le film serait une telle charge contre le foot amateur. Mais moi, honnêtement, rien ne m'a choqué. J'étais content. Par contre, les dirigeants étaient outrés», a déclaré Guy Roux, conseiller technique sur le film. Si l’œuvre est loin de valoir les réussites des comédies sociales italiennes ou anglaises, en raison de chutes de rythme récurrentes, Coup de tête se laisse voir sans déplaisir, ne serait-ce que par son casting sans failles. Patrick Dewaere est impérial, prolongeant le personnage cynique et fragile des Valseuses, et ses partenaires sont au diapason : au sein d'une galerie de seconds rôles inspirés, on retiendra le charme acidulé de l'étoile filante France Dougnac, les trognes excentriques de Paul Le Person, Hubert Deschamps et Maurice Barrier, ou la distinction aristocratique de la divine Corinne Marchand.

Gérard Crespo



 

 


1979 - 1h32 - France - Scénario : Francis VEBER, Alain GODARD - Interprétation : Patrick DEWAERE, France DOUGNAC, Jean BOUISE, Paul LE PERSON, Michel AUMONT, Janine DARCEY, Corinne MARCHAND, Mario DAVID, Hubert DESCHAMPS, Dorothée JEMMA, Bernard-Pierre DONNADIEU, Gérard HERNANDEZ, Maurice BARRIER, Robert DALBAN, Michel FORTIN, Dora DOLL.

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